9.07.2006

La Nuit... (1ère Partie)

Vous l'aurez sans doute remarqué, je suis atteint depuis quelques jours du syndrome de la page blanche. L'inspiration me fuit. L'envie me fait défaut... A moins que ce ne soit l'inverse.

Afin de me sortir de cette mauvaise (im)passe, Flore s'est gentiment proposée de m'aider en écrivant un texte érotique. Une proposition impossible à refuser.

Deux contraintes lui étaient imposées.

Un.
Le texte doit être décadent.

Deux.
Titre imposé : « La nuit où je suis devenue chienne »

Voici la 1ère partie...


Le soir où je suis devenue chienne

Je le savais dans l'ombre, tapis derrière son écran depuis plusieurs mois,
à faire jouer ses fantasmes sur mon corps
à se foutre de mes interdits.
Je voulais le débusquer,
le pousser dans ses retranchements.

Je repense à tout ça - aux raisons qui m'ont amenées dans cette chambre d'hôtel glauque - que j'ai volontairement choisie pour ça d'ailleurs... tâches douteuses sur le dessus de lit, odeur de sperme mêlée de tabac froid imprégnée dans la moquette défraîchie et le néon défectueux de l'enseigne qui éclairait la pièce d'un rouge blême - comme dans les mauvais films érotiques.
En entrant ici, je savais ce que je voulais. J'avais décidé de faire abnégation du paraître pour laisser s'exprimer cette violence inconnue - contre lui - contre moi.
Une nouvelle expérience, sans filet - dangereuse.

Il entre derrière moi. Je ne me retourne pas.
Sans un mot, il s'avance. Il reste dans mon dos. Je ne peux pas le voir. Le temps d'écraser ma cigarette, il saisit fermement ma nuque de sa main droite. Il passe son bras gauche autour de ma taille, m'immobilise.
Il me place face au lit encore fait.
Il accentue la pression de son avant-bras sur mon ventre et m'oblige à me pencher.
Je suis à genoux sur le lit. Il appuie ma tête sur la couverture verdâtre. Il me maintient quelques secondes dans cette position puis desserre son étreinte.
J'accepte la violence de ses gestes, de son silence.
J'attends, sans bouger, à l'affût du moindre son qui pourrait me faire deviner ses intentions.
Temps suspendu - interminable.
J'entends ... le glissement de la fermeture éclair, son jean qu'il écarte, son souffle puissant.
Je sens ... ma jupe qu'il remonte, mon slip qu'il descend, son genou qui écrase le matelas.


Je m'abandonne ... à ses mains saisissant mes hanches, à son sexe déjà tendu qui, dans un mouvement non maîtrisé, frappe mes fesses.
Il me teste d'un doigt, il m'écarte et me pénètre.
Sans aucune forme de politesse - entièrement - d'un coup - jusqu'au fond.
Cette violence m'arrache un cri que je ne peux contenir - seul éclat déchirant l'atmosphère lourde de la chambre.
Sous la douleur, j'essaie machinalement de me redresser.
Il me soumet en écrasant de nouveau brutalement ma tête sur le lit.
Il ne me laisse pas me dégager.
Il ne me laisse pas m'habituer au volume de sa queue.
Il impose un rythme cadencé et brutal.
Son sexe me fait mal. Je le déteste. Je le désire.
Je me surprends à attendre ce déchirement à chaque retrait et à souffrir à chaque pénétration.
Je pleure de rage et d'excitation.
Je m'ouvre à chaque coup de buttoir.
Je cherche à me cambrer davantage.
Pour ressentir cette électricité paralysante qui exacerbe mon envie de rébellion et finalement me soumet par son intensité.
Il passe sa main sur mon visage - en saisit tactilement l'expression - remplit ma bouche de ses doigts indécents - les enduits généreusement de ma salive dont il se sert pour me sodomiser de son pouce.
Le plaisir monte - je l'identifie à l'accélération du mouvement, à la violence des coups.
Sa queue glisse, ses doigts qu'il insère un à un - défient l'étroitesse de mon intimité.
Entièrement prise, entièrement remplie, je fonds sous ses assauts multiples. Eperdue de désir, j'ose un mouvement.
Je m'empare de sa queue d'une main, je la caresse alors qu'elle me pénètre. Je l'accompagne même dans les volutes chaudes de mon sexe.
Je sens le sperme monter...
Mais il saisit fermement mon poignet, écarte ma main, me force à abandonner.

Au bord de l'orgasme, il se retire avec une lenteur parfaitement calculée pour ne pas jouir.
C'est alors que je me retourne. Je le vois pour la première fois. Son visage crispé par le plaisir qui ne demande qu'à exploser. Il se concentre pour l'éviter. J'observe ses traits. Cheveux courts bruns, des yeux étonnamment doux sur un nez droit.

Il croise mon regard et y plonge tellement intensément qu'à cet instant, il prend possession de mon âme.
Il passe encore une fois la main sur mon visage. Et se penche pour m'embrasser à pleine bouche - un baiser animal - très puissant - déstabilisant.

Il se lève, se pose droit devant moi.
"Habille-toi".
Ces premiers mots me font sursauter. Le timbre de sa voix m'électrise. L'invective me surprend.
Il se baisse, ramasse ma petite culotte sur le sol : "sauf ça"... et la roule en boule dans la poche de son jean qu'il vient de revêtir. Dans ses yeux, je lis sa perversion nourrie d'un sentiment de pouvoir. Je m'exécute sans un mot.
Une fois réajustée, il me prend par la main et nous sortons dans la rue.

7 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Flore tu te surpasses !
Joli début...

10:29 PM  
Anonymous Anonyme said...

Je propose que Stephane se remette à l'écriture ... pourquoi pas un "récit miroir" - la même scène vu par lui ?

Qu'en pensez-vous?

-F-

10:43 AM  
Blogger Whatthef**k??!! said...

Je te reconnais bien là, jamais à court d'idées ;-)

2:16 PM  
Anonymous Anonyme said...

Ah oui !!! Excellente idée !!!
j'attends ce récit avec impatience ...

3:15 PM  
Blogger Loula said...

Hello toi,
Moi aussi, syndrome "rien à dire" ou "pas de feu"...
Sans doute un tournant ? Oui sans doute.

7:32 AM  
Blogger Whatthef**k??!! said...

Tiens, une revenante... Hello, hello. Tu n'es pas sur la route ?

Après avoir foncé tout droit, tête baissée, on doit tous négocier un tournant à un moment ou un autre...

10:59 AM  
Anonymous Anonyme said...

J'attends la suite avec impatience... Je suis déjà mordue.

Et j'aime énormément l'idée d'un récit en miroir.
A vos plumes (ou plutôt, à vos claviers) Monsieur, Madame !

Et merci.

11:50 AM  

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