5.10.2007

Pour en finir une bonne fois pour toute avec la campagne présidentielle

Chère Ségolène,

Je tiens tout d’abord à ce que tu saches que j’ai voté pour toi. Deux fois.

Au premier tour, j’ai longtemps hésité entre un vote de contestation, mes faveurs allant au petit postier qui écoute NTM, et un vote de conviction molle pour… François Bayrou.

Oui, moi qui ai toujours voté à gauche, j’ai failli voter pour le tracteurophile centriste, auteur à mon sens de la seule bonne idée de toute le campagne (permettre à toute entreprise de réaliser deux embauches sans charges).

Mais j’ai finalement décidé de voter « utile ». Le traumatisme de 2002 sans doute. Même si je n’ai rien à me reprocher puisque ce jour là j’avais préféré aller voter (pas socialiste, certes) plutôt qu’aller laver ma voiture à l’Elephant Bleu.

Au second tour je n’ai pas hésité un milliardième de seconde. J’aurais voté pour une laitue plutôt que le nabot qui se prend pour Napoléon.

Mais jamais mon vote ne fût un vote d’adhésion. Car jamais je n’ai entendu dans ta bouche ce que je voulais entendre sur l’emploi, la culture ou l’éducation. Car vois-tu, il y a en matière d’éducation des choses bien plus importantes que le port du string à l’école. Car nous citoyens attendions plus que la promesse d’une société juste. Nous attendions des mesures, un projet, du rêve…

Il faut dire à ta décharge que les médias ne t’ont pas facilité la tâche. Sans cesse obligée de te sortir d’un (mauvais) procès en incompétence sous prétexte que tu ne pisses pas debout.

Mais quand même, tu ne t’es pas rendue service en parlant de bravitude ! Et ce ton agaçant d’institutrice que tu as pris une fois la campagne lancée, toi qui es pourtant une bête politique.

Et puis quelle idée que cet encadrement militaire pour les jeunes délinquants. Sûr que les concours de pets dans les chambrées en auraient fait des citoyens modèles !

Mais surtout j’aurai bien du mal à te pardonner ton petit numéro lors du débat télévisé qui t’a opposée au Berlusconi à talonnettes. Car tu m’as trompé, comme tu as trompé des centaines de milliers de français qui ont placé en toi beaucoup d’espoirs.

Je t’ai cru sincère. J’ai aimé te voir lui rentrer dans le lard. J’ai cru ta colère saine et légitime. Et puis passée l’émotion du débat, tes mensonges ont éclaté au grand jour. Sur un sujet comme l’handicap, c’était bien mal tomber.

Ce soir là, l’immoralité politique n’était pas où l’on pouvait le croire. Tu t’es totalement discréditée à mes yeux.


Manu Chao - Le P'tit Jardin
(Extrait de l'album Sibérie m'était contée)


5 Comments:

Anonymous Anonyme said...

ségolène à poil!

2:33 PM  
Anonymous Anonyme said...

De quel mensonge parles-tu?
Il me semble que la vérité sur l'évolution du nombre d'enfants handicapés dans les écoles se situe entre Ségo et Sarko.
Ce n'est pas un mensonge à mon sens, il s'agit plutôt d'un manque de précision sur l'information.

Mais selon moi, il aurait fallu parallèlement aborder le problème de la formation du Personnel Enseignant à l'accueil de ces enfants. Pour avoir des proches instituteurs, je peux dire qu'ils se trouvent parfois dépourvus devant ces enfants qui demandent une attention particulière. Ils sont aussi peu (pas) soutenus par leur hiérarchie.

Je suis déçue que l'un et l'autre ne se soient arrêtés qu'en surface sur les jolies idées , bien vendeuses. Sans dire comment faire.

J'ai vôté Bayrou pour cette raison. C'est le seul, à mes yeux, qui allait au fond des choses, donnant sa manière de procéder pour arriver à ses idées.

Quoi qu'il en soit, une semaine après l'élection de Sarko, je reste sereine et je le regarde faire. Ca va être instructif.

7:42 AM  
Blogger Whatthef**k??!! said...

Flore >
Le mensonge, c'est celui de s'être attribué des mesures en faveur des personnes handicapées qu'en fait la droite a prise, bien après que Royal ait quitté le pouvoir. Il y avait tant d'autres sujets où elle aurait pu l'attaquer avec fermeté.

Je partage ta déception car finalement, sur le fond, la campagne a été assez pauvre, entre les gesticulations sarkozyennes et Royal sans cesse obligée d'être sur la défensive quant à sa capacité à gouverner plutôt qu'énoncer son programme.

J'ai vu lors de cette campagne une course risible pour récolter le vote de diverses couches da la population (les chauvins/nationalistes, les ruraux, les centristes...) et entendu très peu d'idées neuves. Enfin si, Sarko a beaucoup d'idées neuves mais il n'a pas compris qu'il ne suffit pas qu'une idée soit neuve pour être bonne.

Je n'ai pas entendu ce que je voulais entendre. J'aurais par exemple aimé qu'un candidat (de gauche de préférence) déclare vouloir miser sur l'éducation, changer les rythmes scolaires, recruter des profs et réduire le nombre d'élèves par classe, former des profs pour l'enseignement dans les zones sensibles...

Sarkozy représente à mes yeux tout ce qui pouvait arriver de pire, à tous les niveaux. Je doute un jour pouvoir élire un candidat qui synthétise toutes mes aspirations. Je voterai sans doute toute ma vie à gauche, mais je doute de le faire un jour avec espoir et convictions.

10:03 AM  
Anonymous Anonyme said...

Malgré la pertinence de tes analyses,je ne suis pas tout a fait d'accord avec ton discours.La France est un pays majoritairement a droite et une victoire de la gauche etait a chaque fois un heureux accident jadis du au fait que nous avions la droite la plus bète du monde...Aujourd'hui,la droite n'est plus bète,elle est féroce...L'extreme gauche ne veut pas gouverner,elle veut juste exister.Pour gagner,il faut aller chercher ceux qui changent d'avis d'une élection a l'autre,meme si parfois pour ca il faut faire quelques grands écarts,mais c'est a ce prix...Une femme présidente en France,ca aurait eu de la gueule,cela aurait épater le monde entier,permis toutes les audaces...Tant pis...Il est heureux de tomber sur des blogs comme le tien...

7:16 PM  
Blogger Whatthef**k??!! said...

Deep >
Il est vrai que la France est plutôt à droite, que les français sont vieux très jeune et conservateurs mais je ne suis pas tout à fait d'accord pour dire que les victoires de la gauche sont des accidents. La victoire de la gauche en 1981 par exemple était porteuse d'espoirs. C'est vrai la droite est devenue féroce et bénéficie d'un appui sans précédent de la part des médias.
Je pense que ce qui manque surtout à la gauche c'est un leader idéologique charismatique.

11:06 AM  

Enregistrer un commentaire

<< Home